Les mille et un tableaux
Que nous donne l’histoire
En guise de cadeaux ;
Ecoutant, sans entendre,
Monter de ses prières,
Ce besoin de prétendre,
Que tout n’est que poussière.
J’ai senti, sans bouger,
Pousser dessus ma peau,
Des phanères écaillés,
Me sortant du fuseau
Ou cette société
Pense que son terreau
Est le plus adapté
Pour broyer son gruau.
J’ai rêvé, sans dormir
A ces immenses espaces
Qu’on veut nous rétrécir
Pour nous mettre à la place,
De quoi nous divertir,
Des fois que l’on se lasse
De l’air qu’on y respire
Et que l’on embarrasse.
J’ai pensé, sans vouloir
A ces chaînes rouillées
Qu’on glisse en accessoires
T’ôtant la liberté
Que, bien triste pourboire,
Trinquant à ta santé,
On met dans ta mangeoire
Pour t’empêcher d’hurler.
J’ai crié, sans écho
Au vide des déserts,
Qu’il fallait, du recto,
Oser lire à l’envers
Pour trouver au verso
Vite l’embarcadère
Qui verra le bateau,
Partir vers d’autres terres.
J’ai pleuré, mais sans larme
Sur ce futur mal fait
Qui mérite l’alarme
Dont je fais le portrait ;
Même si ce vacarme,
N’est que du petit lait,
Il peut, demain, des armes,
Eviter les méfaits.
Regardons en voyant,
Sentons, tout en bougeant,
Rêvons, même en dormant,
Pensons en le voulant,
Crions, en répétant,
Pleurons, trop bruyamment,
Pensons à nos enfants,
Soyons bien vigilants,
Ne faisons jamais, sans !
février 2008