Dans un vallon tapi de mille et une fleurs
Mes pas m’ont rapproché de cette marguerite
Herbacé bien vivace, aux parfums de bonheur,
Rêvant qu’on l’effeuilla, mais surtout pas trop vite.
L’été chauffait le sol , lui donnant une odeur
Qui embrumait mes sens, soufflant sur la prairie,
Une brise légère aux multiples senteurs
Qui laissait à penser à l’arôme interdit.
M’interpellant l’esprit, ouvrant mon appétit
Elle me dit des mots tout en me laissant croire,
Qu’elle voudrait dans mon vase, finir sa vie,
Pour embellir mes jours et me faire de beaux soirs.
Mais il n’en était rien, car ce beau chrysanthème
Cachait son gynécée sous un vaste périanthe,
Se fermant chaque nuit pour des heures de carême
Décevant dans ma tête des envies fort galantes
N’étant pas botaniste à l’ultime rosée,
Je choisis d’effleurer toutes ses étamines,
Ouvrant dans son anthère un filet coloré
Sublime déhiscence aux reflets de citrine.
Je suis depuis ce jour devenu une abeille
Chargeant à plein calice ses gouttes de nectar
En miel mono floral, incroyable merveille
Aux arômes de perle arrivant d’herbe rare
Je ne l’ai pas coupée, la laissant dans sa terre,
Devant tant d’innocence, je n’aurais pas osé ;
Mais c’est elle en voyant mon cœur, devenir pierre
Qui m’a dicté ces vers, par un beau soir d’été
août 2007