L’amour a tout de ces poèmes
Qui depuis plus de trois mille ans,
Pour mieux se raconter qu’on s’aime
Te le dit en plus ou moins lent.
*
Ainsi tu trouves les haikus
De trois vers et de dix-sept pieds
Qui en simple affaire de cul,
Te fait des noces de papier.
*
Tu trouves aussi ces bons sonnets
Qui de quatre vers dans ses strophes
Se suivent tels des wagonnets
Finissant tous en catastrophe.
*
Également l’arbre fourchu,
Avec son rythme compliqué
Qui même quand c’est fichu
Fait que tu voudrais dupliquer.
*
Certains préfèrent la ballade,
Qui en dizains et en césure,
Finit toujours en camarades
En ayant perdu la mesure.
*
Que penser de la villanelle
Tous ses tercets en nombre impair,
Qui du genre et de ses venelles
Confond la mère avec le père.
*
Je ne dirai rien du pantoum
Qui fait que tu ne sais plus bien
Pourquoi ça se termine en schproum
Tant on l’a répété combien.
*
Et que dire de l’élégie
Qu’aimait bien nous conter Ronsard,
Pour qui la rose, cette algie,
N’était pas due rien qu’au hasard.
*
Ce n’est donc pas que La Fontaine
Qui à travers toutes ses fables
En nous décrivant ses fredaines
A trouvé ça si agréable.
*
Quant à ce joli madrigal
Où tout se dit à plusieurs voix,
Bien que ça puisse être un régal
C’est un gros risque de renvoi.
*
Mais c’est au Mahabherata
Que certains se préfèrent à deux
En choisissant un vieux rata
Plutôt qu’un bon plat hasardeux.
*
Moi j’opterais pour l’épigramme
Lorsqu’il nous parle de tendresse
Et qu’il nous touche jusqu’à l’âme
Tant est douée cette maitresse.
*
La poésie comme l’amour
Est un prisme à plein de facettes,
Qui à travers tous ses contours
T’offre mille et une recettes,
*
En te faisant choisir ta vie
Comme le veulent tes envies !
Avril 2024
photo: Patrick Wecksteen modèles Lily et Mike