Une femme privée d’amour,
C’est une fleur dans le désert,
Un château fort sans eau autour,
Un bon repas sans le dessert.
*
Une femme qui ne voit plus
Dans l’œil de l’autre qu’elle est belle,
Ça ressemble quand il a plu,
A un sentier où tout ruisselle.
*
Et cette autre qui ne sent pas
Le désir chez l’homme qu’elle aime,
C’est comme annoncer le trépas,
Dans un des vers de mes poèmes.
*
Il faut qu’elles soient désirées
Qu’elles sentent bien l’attirance
Et qu’elles se voient chavirer
A la première exubérance.
*
Si là tout en bas de son dos
Il n’existe pas de frisson,
Si plus rien ne va crescendo,
La laissant là comme un glaçon,
*
Si n’est plus aucun papillon
A voleter là dans son ventre,
Que se ferme le portillon,
Par lequel d’habitude ils rentrent,
*
C’est qu’est déjà venue l’automne
Avec sa pluie et son ciel gris
Et que déjà l’horloge sonne,
Disant les heures au mode aigri.
*
Car une femme ça s’arrose,
Comme toutes les belles plantes ;
Voyez ce que devient la rose,
Quand personne ne l’alimente!
*
Et si tu ne comprends jamais,
Ce qu’une femme a dans la tête,
Attends toi à ce que ses : mais !
T’atténuent les feux de sa fête ;
*
Car de ses sens, tu es l’essence !
Septembre 2017
Photo : Patrick Wecksteen; modèle : Féline