J’ai peur de ces demains, avec leurs goûts de rien,
Toutes ces nuits tranquilles, au parfum d’insomnie
A repasser les heures, aux dessins de l’ancien,
En acceptant du noir son temps d’hégémonie.
*
Je crains tous ces regrets, d’avoir pas fait assez,
Ces occasions manquées, ces options jamais prises,
Ces rêves inaboutis, ces envies caressées,
Sans que jamais mes doigts n’osent aller dans la prise.
*
Je redoute ces temps d’établir les bilans,
De compter mon passif, mes stocks et mes créances,
De voir combien tout ça me paraît bien branlant,
Me demandant toujours, à quand mon échéance.
*
J’appréhende la fin, qui viendra me surprendre,
Laissant à ma cantate un son d’inachevé,
Me demandant souvent où finiront mes cendres
Moi qui d’un beau jardin en a toujours rêvé.
*
Car j’ai bien les pétoches, à voir courir le temps,
D’être, bien à côté, passé devant la glace
Sans avoir profité, comme il faut du printemps
Etant bien trop souvent, les pieds pris dans la nasse,
*
A tenter du présent, à en être artisan …
Septembre 2017