Ma belle comète !

Venue de nulle part, allant je ne sais ou,

Effleurant mes envies, allumant ma folie,

Dans des gerbes de feu qu’on voyait de partout,

Elle m’a aspiré, m’emmenant loin d’ici.

*

Quittant cette planète, ou je vivais ma vie,

J’ai découvert l’espace et son immensité,

Traversant les années, croisant des galaxies,

Je touchais l’univers et sa perplexité.

*

Et le ciel lui-même me semblait bien petit,

Le temps n’avait plus cours, et mes valeurs d’avant,

Disparaissaient soudain, au seul bruit de nos nuits,

Donnant à mon ego, un parfum envoûtant.

*

Les novas me parlaient, m’appelaient par mon nom

En me montrant leurs faces, ânonnant des poèmes

Dictés dès chaque soir, de leurs constellations,

Où il n’était question que d’amour, qu’on essaime.

*

Les stars me tutoyaient, moi qui n’étais que rien,

En m’apprenant les lois de la voûte céleste ;

Je voyais Erechthée, Capella ou Alschain,

Devenant de par-là, quelque peu immodeste.

*

Jupiter et Saturne m’ont présenté Ida,

Titan m’a accueilli dans sa baie de galets,

Zuben Eischemali, de loin me stupéfia,

L’astre vert de ciel, lançait de tels reflets !

*

Mais ma belle comète, prise dans son élan,

Ne se rendait pas compte des cycles de ses ans,

A vouloir d’un mortel toucher les sentiments,

Elle n’a pu tirer qu’un seul billet perdant.

*

N’ayant pas pour envie de dévier son orbite,

Tant elle valait mieux qu’un simple lien humain,

J’ai quitté le sillage de sa longue poursuite

Pour retrouver sur terre un demain incertain.

*

Ma comète étonnée a repris son ellipse,

Convaincue d’avoir eu affaire à un ingrat,

Voilant sa chevelure en une grande éclipse,

Belle étoile filante, elle est partie là bas.

*

Depuis, les soirs d’été, je regarde le ciel,

Cherchant dans l’infini ma si belle comète,

Le cœur plein de regrets, d’un acte pénitentiel,

Qui m’a bien renvoyé à ma vielle planète …

*

septembre 2007