Le monde s’accélère, on veut tout, tout de suite,
Le temps se désagrège aux sprints de nos envies,
Nos journées et nos mois, ne sont plus qu’une fuite
Devant le chronomètre qui règle notre vie.
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Il faut passer devant celui qui nous précède
On doit être premier au jeu de cette époque,
Il n’y a plus de place, ici pour l’intermède,
De tous les à-côtés aujourd’hui, on se moque.
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On court après les heures, la temporalité
Est devenue l’enjeu de notre ataraxie,
Ne nous permettant plus, d’avoir à cogiter,
Evitant à nos gènes un risque d’eutexie.
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A vivre le présent, sans penser à demain,
à remplacer l'action par de la réaction,
à choisir le court terme, en guise de chemin,
on oblige le monde , à l'accélération.
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La dérive vécue de la dromocratie,
Nous empêchant de voir, plus loin que ce moment
Est devenue le frein de la démocratie,
En donnant le beau rôle au charlatan qui ment.
*
En nous faisant courir à ce jeu à la con,
Tous ceux qui nous dirigent, en fixant les horloges,
Confortent leur séjour, là-haut sur l’Hélicon,
Certains de conserver, à tout jamais leur toge.
*
Et nous autres, moutons, au lieu de nous donner
Un peu de temps pour vivre, c’est à nos téléphones
Qu’on passe notre temps à nous illusionner,
En faisant le business, derrière l’hygiaphone,
*
Courant après le temps, sans voir le beau printemps …
Août 2017