Et file le métro des ombres de ma vie,
De Balard à Créteil, de Montreuil à Nation
Accompagnant mes rêves, enfourchant mes folies,
Cliché en souterrain de mes inhibitions.
*
Fantasmes déterrés dans des bouches obscures
Aux parois de faïences en colère et en rage
Par tag mal exprimé en drôle d’écriture,
Se voulant le seul cri pour sortir de la cage.
*
Envies bien cadencées de rames trop bondées
Te laissant sur le quai aux heures d’affluence,
Donnant à tes désirs le goût pas désiré
De ce que tu choisis pour pallier à l’absence.
*
Et quand, pont de Neuilly, pour prendre la Défense,
Ton plaisir sort du noir, aux bras de quelque blanche,
C’est ce petit ticket, en simple évidence
Qui fait de tous tes jours, préférer le dimanche.
Et file le métro, qui des yeux de Zazie
D’escaliers en couloirs, d’espoirs et de regrets
Peint ma mélancolie aux larmes de Paris
Tant je suis prisonnier, ficelé dans ses rets...
décembre 2008