Que deviens-tu mon beau pays ?
Mais comment en si peu de temps,
Auras-tu pu dans ce fouillis,
Faire l’hiver de nos printemps ?
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Je me rappelle encore hier,
L’ataraxie de nos quartiers ;
Même les mots de nos prières,
Nous semblaient si primesautiers.
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La vie nous paraissait légère,
Nos rues sentaient la tolérance
Et les tenues des usagères
Exprimaient cette tempérance.
*
On pouvait prendre le métro,
Sans aucune arrière-pensée
Et même dans tous nos bistrots,
Crier un noir ! Sans offenser.
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En français les gens se causaient
Et sur les bancs de nos écoles,
Jamais personne ne glosait
Sur des discours pleins d’hyperboles.
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Ça sentait bon le bœuf en daube,
Le jambonneau et la choucroute
Et les cafés Calva de l’aube
Savaient si bien nous mettre en route.
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Même les sirènes d’usines
Avaient le bruit de la patrie
Et tous les cris de nos gésines,
N’annonçaient pas l’asymétrie.
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Rien ne pesait sur nos épaules,
De demain on n’avait pas peur
Alain, Moshé,Marmoud ou Paul
Chacun respectait son bonheur.
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Tous nos ancêtres les gaulois,
Ne dérangeaient jamais personne
Et tous nous avions pour la loi
Le respect du clairon qui sonne.
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Mais quand je te vois aujourd’hui,
Mon si pauvre pays de France,
Je ne vois plus qu’un sous-produit
De l’outrance et l’intolérance ;
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De quoi vous dire à tous merci,
Vous nos notables dirigeants
D’avoir mis la démocratie
.à ce niveau si affligeant,
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Nous espérons bien que l’histoire
Vous conduira à l’exutoire !
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Septembre 2016