Quand dès demain, tout cet argent,
Au rendement du capital,
Entre les mains de quelques gens,
Sera tout à fait anormal.
*
Quand sera fini le travail,
Pour espérer gagner sa vie
Et que le monde, en grand foirail,
Ne se voudra qu’un jeu d’envies.
*
Quand le fossé sera si large,
Entre les pauvres et les riches
Et qu’il n’y aura plus de targe,
Pour protéger tous ces fortiches.
*
Je crains de voir notre planète
Passer très vite à un autre âge,
Où des tranchées des baïonnettes
Reviendront de ces vieux carnages.
*
Et ce sera, alors le nombre
Qu’il faudra bien diminuer,
Si pour rester un peu à l’ombre,
Le nanti veut continuer.
*
La mèche est déjà allumée,
Pour le feu de la sainte barbe,
Où nous sommes tous condamnés,
A voir sur nos toits la joubarbe ;
*
L’humanité a engendré
Avec son jeu du capital,
Ce qui fera tout s’effondrer,
Ce que nous pensions de vital ;
*
Ainsi, de n’avoir pas voulu,
Trouver l’autre voie du système,
L’Homme se sera, seul, exclu,
De ce qui était son poème …
Août 2016